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Les racines de Hitler
Hitler n'est pas un météore tombé du ciel, les origines de
sa pensée se trouvent partout dans son époque et dans l'histoire du siècle qui
l'a précédé :* D'abord bien sûr il y a le Mythe Arien, la croyance
en la « supériorité » (les racistes, quels qu'ils soient, et pas
davantage hélas ceux qui se sont efforcer de les contrer - ça manque ! –
ne nous ont jamais fourni d'explication satisfaisante sur ce que ce concept
fumeux peut bien vouloir dire en fait !) de la race germanique, sous le
nom (un tantinet usurpé) de « race aryenne ». Là dessus, il y a eu je
crois pas mal due livres. Il faut les lire. En particulier je conseille
vivement la très interessante compilation de Léon Poliakov du même nom : Le
Mythe Aryen, qui montre entre autres qu'Hitler n'a rien inventé, ses idées
avaient déjà été exprimés par plusieurs théoriciens allemands du XIXème siècle.
Et la haine concommitante des juifs aussi. Par exemple par Stewart Chamberlain.* Et bien sûr, sans quoi les démoniaques pratiques qu'il en
a tiré n'auraient pas eu lieu, les habitudes plus générales de racisme, et de
pensée justifiant la disparition, par n'importe quel moyen, des races
inférieures, « naturellement » appelées à « reculer »
devant la Civilisation, que un siècle et demi de pratique coloniale avait
introduit (encore renforcé, et théorisé, par l'application aux humains du
Darwinisme, le « Darwinisme social »). Ce monde là, qui a pourtant
profondèment imprégnée la pensée des européens pendant plus d'un siècle, et a
eu de si terribles conséquences a jusqu'à présent été très peu étudié, analysé
et encore moins répertorié (et pourtant !....) à ma connaissance Sven
Linqvist est le premier, en particulier dans
son révélateur ouvrage « Exterminez toutes ces
brutes »
(voici encore une page qui montre la parenté entre les pratiques des puissances auropéennes dans leurs colonies et les atrocits nazies
Et en fait on
s'aperçoit que les génocides hitlérien sont la tragique retombée sur les
européens du péché dont ils se sont pourris l'âme (et donc un jour
nécéssairement ça devait frapper aussi chez eux ; paril pour la perverse
habitude de bombarder les popultaions civiles, habitudes qu'ils ont prise sur -
voyons bien entendu ! – les peuples des colonies, comme le montre encore
ne fois Sven Lindqvist cette fois dans un deuxième livre : «Maintenant
tu es mort ou Le Siècles des bombes »)* Le culte de l'énergie (intellectualisé chez Friedrich
Nietzsche), des « vertus » militaire. Et ce culte de l'énergie était
tellement imprégné dans les années 20 qu'on le trouve même chez les gens qui
sont restés les plus insensibles au nazisme proprement dit, chez les anglo-saxons
snobs, chrétiens missionnaires se dévouant impavidement à soigner les fameuses
races inférieures, « ridicules » par leur sentimentalisme et leur
incapacité à savoir « se tenir » et réprimer ses émotions, qui
forment la trame de « La Mousson » le très instructif roman de Louis
Bromfield !En résumé l'époque était tellement teinté de tout ça que
même dans d'innocents livres pour enfants comme le roman
« moralisateur » du alors célèbre auteur hongrois Molnar :
« Les enfants de la rue Paul » on en retrouve tous les
ingrédients : comme il est beau quand des enfants copiant soigneusement la
discipline militaire jouent à se disputer des territoire et à chérir par dessus
tout le dévouement à la cause, sous les yeux des races naturellement
inférieures, telles les slovaques, qui ne peuvent être que de vils manoeuvres,
qui se laissent « acheter » - normal chez des être bas ! – sous
le commandement de nobles âmes d'élite, de beaux grands héros, des chefs-nés,
et sous le regard d'être venus d'Orient, turcs par exemple, donc
des-pas-européens-pouah ! qui pourrissent les frêles âmes de nos enfants
en leur vendant des sucreries (et spéculent bien sûr ....) et dont l'auteur ne
peut s'empêcher de faire dire qu' « un jour on les chassera tous hors
d'ici », pour purifier notre beau pays, la Hongrie pour Molnar, de leurs
présence étrangère et pernicieuse.*Mais le racisme ne suffit pas pour expliquer les
exterminations à quoi mena la pensée hitlérienne ; il y faut une deuxième
racine, comme ces explosifs qui ne détonnent qu'une fois qu'on a rassemblé dans
le même lieu DEUX ingrédients. Comme le fait remarquer le philosophe politique
juif contemporain Zygmunt Bauman, il faut aussi « la tendance moderne à
l'ingénieurie sociale, à un monde pleinement planifié et sous contrôle, quand
cette tendance ne rencontre rien qui l'arrête ». Effectivement n'oublions
pas que tout ça a commencé par la fameuse « Action T4 », qui avait pour but d'éliminer
rationnellement, et pour assurer l'équilibre des compte de la sécu allemande
les indésirables, si couteux, fous, handicapés, , quelques vieillard aussi au
passage, quand on peut en profiter pour s'en débarrasser, malades héréditaires,
sourds. Et n'oublions pas les paroles de ce dignitaire nazi qui disait :
« Je ne fais pas de l'extermination, je fais de l'hygiène, je soigne le
peuple allemand. »
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