• BEURK !

    Intermittents et précaires : deux mises en examen pour violation de
    domicile suite à une plainte de ..... la CFDT... Mais où va-t-on ?

    Michel Roger, de la Compagnie théâtrale Jolie Môme, et Ludovic Prieur,
    animateur du webmedia associatif et coopératif hns-info.net, se
    retrouvent mis en examen par un juge d'instruction du TGI de Paris pour
    violation de domicile suite à une plainte de la Direction nationale de
    la CFDT...

    De quel domicile s'agit-il ?
    Le siège de la centrale syndicale, boulevard de La Villette à Paris...

    Les faits incriminés ?
    Le 19 avril 2005, à l'appel de collectifs et d'individus, une centaine
    de personnes entrent au siège de la CFDT à l'occasion d'une exposition
    ouverte au public.
    Pour ces chômeurs, intermittents, RMIstes, salariés à temps partiels ou
    en CDD, il s'agit de rencontrer des dirigeants de la CFDT afin de leur
    faire part des conséquences induites sur la vie de centaines de milliers
    de personnes par la signature des nouveaux accords UNEDIC (régime
    général, protocole des intermittents).
    L'échange n'a jamais eu lieu
    car, après deux heures de présence dans les
    locaux, la centaine de précaires voient débarquer les forces de l'ordre.
    Quelques instants plus tard, les précaires sortent escortés par la
    police sans subir de contrôle d'identité ou d'interpellations ce qui
    témoigne au passage du caractère tranquille, bien que déterminé, de
    l'occupation. Présent sur les lieux, Ludovic Prieur écrit dans la foulée
    un article et le publie sur HNS-info (Lire l'article :
    http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=6139). Pendant deux ans
    la vie poursuit son cours jusqu'au printemps 2007, où soudainement une
    dizaine de personnes se voient convoquées par la Brigade de Répression
    de la Délinquance contre les Personnes. On découvre alors que la
    Direction nationale de la CFDT a porté plainte pour « diffamation
    publique, injures, provocations à commettre des infractions dangereuses,
    violation de domicile, dégradations, vol, violences ayant entraîné une
    interruption temporaire de travail de moins de 8 jours »
    et qu'une
    instruction judiciaire a été ouverte ! Dans le cadre de la procédure,
    les dirigeants de la CFDT ont livré de nombreuses informations à la
    police afin d'identifier les auteurs de l'action : images enregistrées
    par le système de vidéosurveillance de la centrale syndicale, (!!!SurpriseHorreur !)
    témoignages de salariés et militants de la CFDT, adresses de sites
    internet où des informations sur l'action ont été publiées, des noms de
    collectifs de précaires...
    Deux de ces personnes, Ludovic et Michel, reconnaissent avoir participé
    à l'action et être entrés dans les locaux de la CFDT. Ces seules
    affirmations leur valent aujourd'hui d'être mis en examen pour «
    violation de domicile », (sic!Oups !) le juge n'ayant pas retenu les autres charges
    avancées par la CFDT !

    Comment un syndicat peut-il en venir à porter plainte contre des
    précaires en lutte ?
    Horreur !Horreur !

    Cette question, il faudrait pouvoir la poser aux dirigeants nationaux
    de,la CFDT. A priori un syndicat est là pour défendre les salariés,
    y,compris les plus précaires, et non les attaquer !
    L'histoire du
    mouvement syndical, y compris celle de la CFDT, témoigne combien les
    moyens d'actions autres que la seule négociation ont permis de gagner
    des combats, d'obtenir de nouveaux droits ou de conserver des acquis
    sociaux ! Les grèves et les occupations sont parties intégrantes du
    combat syndical.

    Il est vrai que, depuis quelques années, la direction confédérale de la
    CFDT nous a habitué à favoriser les réformes libérales et à fréquenter
    les universités d'été du Medef
    plutôt que de les combattre. Outre sa
    signature des différents accords UNEDIC, qui pourrait avoir oublié sa
    participation active à la casse des retraites menée par Fillon en 2003...
    Mais tout de même, que penser du signal envoyé par la direction de
    la,centrale syndicale au travers de cette procédure judiciaire ? En quoi
    les précaires représentent-ils un danger pour la CFDT ? Alors que le
    gouvernement Fillon soumettra prochainement une série de projets
    concernant le monde salarial, pourquoi la confédération de Chérèque
    sent-elle le besoin de criminaliser des personnes, des collectifs et des
    réseaux de lutte en mesure de s'opposer à ces futures attaques
    ultra-libérales ? Le pouvoir de la droite et du MEDEF n'est-ils pas
    assez hégémonique qu'il faille encore du côté syndical lui prêter
    main-forte ? Que penser de la démocratie sauce CFDT lorsqu'on sait que
    les chômeurs,ne sont pas représentés à l'UNEDIC (que la CFDT préside) et
    qu'ils sont persona non grata au siège de ce syndicat et ne peuvent
    ainsi obtenir d'explications quant aux décisions prises à leur égard ?

    Quelles conséquences pour Ludovic et Michel ?

    Au regard des articles 226-4, 226-5, 226-31 du code pénal qui leurs sont
    opposés, chacun d'eux risque jusqu'à un an d'emprisonnement et 15 000 €
    d'amende.

    Quelles conséquences politiques ?

    L'enjeu de ce procès n'échappera à personne : il s'agit de criminaliser
    une pratique politique, l'occupation !
    Si la direction de la CFDT
    sortait vainqueur de ce procès, cela donnerait en effet lieu à une
    jurisprudence ouvrant la voie à la condamnation de tout auteur
    d'occupation de locaux publics ou privés. Cette pratique de lutte très
    répandue a montré son efficacité,tant en termes de visibilité que de
    conflictualité, il nous est donc impossible de perdre ce procès !
    Notre victoire permettra aussi de rappeler à tous ceux qui l'auraient
    oublié qu'il est impossible d'écarter les premiers concernés de tout
    processus de décision et que les précaires plus que jamais sauront faire
    entendre leurs voix et leurs revendications.

    Comment Agir ?

    Faire circuler cette information, signer et faire signer la pétition «
    Si j'avais su j'y serais allé » (http://www.cie-joliemome.org/petition/).
    Si vous êtes membre de la CFDT et que vous ne vous associez pas à la
    décision de votre centrale, faites leur savoir et à nous aussi...
    Si vous côtoyez des syndicalistes de la CFDT, demandez leur de se
    positionner en leur proposant notamment de signer la pétition.
    Évidemment, la défense de Michel et Ludovic nécessite de l'argent et il
    est important qu'un large mouvement de solidarité financière se crée [1].
    Participez aux mobilisations de soutien qui seront prochainement
    communiquées notamment
    sur les sites http://www.cie-joliemome.org/ et
    http://www.hns-info.net.


    26 septembre 2007

    Notes :

    [1] Envoyez vos chèques à l'ordre de AIP (et glissez un mot précisant
    "pour frais juridiques")
    CIP-IdF : 14-16, quai de la Charente 75019 Paris
    Sur votre demande une attestation peut vous être fournie.


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