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contre l'infâme société actuelle qui marche sur la tête
Des oliviers, roulés en boules comme des chats, dévalaient les pentes bleutées, de vieilles maisons couleur de maïs souriaient sous leurs tuiles fleuries. Et, continuant ce coteau, une autre colline apparaissait, d’autres encore, toutes se levant et se suivant à la file comme si elles faisaient un pèlerinage vers l’Occident. Dans la campagne s’allumaient des feux de feuilles mortes. De chacun de ces brûlots montaient des tourbillons de fumée. Ils étaient massifs, d’abord, comme une colonne ; puis s’amenuisaient, se fondaient peu à peu, s’en allaient en filaments ténus, en flocons bleus, en traits estompés qui se mêlaient au brouillard, si bien qu’on ne pouvait savoir si ce rideau qui tombait peu à peu était fait de brume ou de fumée. Et l’odeur des feuilles se mêlaient à l’air : odeur âcre, vivifiante et agréable, odeur de bois vert qui flambe.
Edmond JALOUX (Fumées dans la campagne, Fayard, édit)
http://www.esprit-europeen.fr/etudes_europassion.html#passion_du_feu
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