• Le fascisme, c’est bien quand ça ne concerne que les autres

    Face à son écran de télévision, madame Michu jubile : enfin le gouvernement agit vraiment contre le tabac : plus de cigarette ni sur la plage, ni dans les parcs, ni même dans les voitures. Il y en marre de ces fumeurs, ils polluent, ils finissent avec un cancer du poumon, et les études le montrent bien : le tabac coûte plus cher qu'il ne rapporte à l'Etat. Les statistiques, elle n'y comprend rien, mais peu importe : après tout ces gens qui travaillent là dedans, ils ont des diplômes, ils sont intelligents, elle peut leur faire confiance. Ils ne mentiraient jamais, on est en démocratie, dans un pays libre ; et puis même si un jour ce n'était plus le cas, ils l'expliqueraient à la télé, de toutes façons.

    Elle part se coucher, confiante en l'avenir : bientôt le gouvernement s'occuperait aussi des fumeurs de shit qui se prostituent pour payer leur barrette, et qui finissent par mourir d'une overdose (elle a vu un reportage qui expliquait tout ça), il y a les jeux vidéo violents aussi, qui transforment les enfants en tueurs psychopathes (ça elle l'a lu dans voici), et puis il y a aussi tous ces clochards qui trainent dans le métro, eux aussi il y en a marre, il faut que le gouvernement les oblige à bosser, tous ces fainéants !

    Les années passent. Un soir, en mangeant ses tartines de nutella comme d'habitude, madame Michu entend frapper à la porte ; bizarre, elle n'attend personne. "Bonsoir madame, brigade policière de surveillance de la santé des personnes, nous venons inspecter votre domicile. - moi ? Il n'y a pas de problème, monsieur l'agent, je bois pas, je fume pas, et je me drogue pas. Par contre, vous devriez voir le voisin de palier, lui je sais qu'il fume des cigarettes chez lui, et c'est interdit, en plus mes copines dans l'immeuble, elles disent même qu'il prend de la drogue ! Mais vous lui dites pas que c'est moi qui vous l'ai dit, hein ? - non, madame, c'est chez vous qu'on vient inspecter, veuillez nous laisser rentrer, s'il vous plait. - bon, très bien, entrez, je vous sers un un café ? - du café ? Vous en buvez beaucoup madame ? - de temps en temps, oui, avec deux sucres. - vous n'avez droit qu'à un seul café le matin, madame, c'est tout, le café, ça provoque des maladies cardio-vasculaires, vous savez pas, ça ? Et avec un seul sucre, à cause du diabète. C'est quoi, que je vois là, du nutella ? - oui, j'aime bien en manger le soir, j'ai mes petits plaisirs ! - bon, il va falloir vous faire une mesure de glycémie, madame, pour voir si vous êtes dans la limite réglementaire. - mais je fais pas de diabète, monsieur l'agent ! Et puis le voisin, il fume chez lui, pourquoi vous y allez pas, le voir lui ? - madame, vous pourrez porter plainte contre lui demain, si vous voulez, pour l'instant, c'est vous qu'on contrôle, allez, ne faites pas d'histoires, on vous fait le contrôle de glycémie...houlala ! Vous en avez mangé combien, de nutella, ce soir ? - ben je sais pas moi, deux ou trois tartines, comme tous les soirs, et puis vous savez aussi, j'ai entendu dire que le fils de madame bronchon, il boit de la bière, trois, ou même quatre avant de conduire, vous voulez que je vous dise où il habite ? - vous êtes en infraction, madame, presque deux fois la limite légale, il va falloir vous sanctionner. Bon, je vais regarder le frigo...et ben...y'a beaucoup d'aliment trop gras et trop salés là dedans...bon, ça suffit, vous êtes en garde à vue, madame, on va vous conduire au poste. - moi ? Mais je bois pas, et je fume pas ! - faites pas d'histoires, s'il vous plait, allez, venez !"

    Madame Michu, menottée face au lieutenant de police, est outrée : "ça va pas se passer comme ça, jeune homme, je vais écrire à Julien Courbet, il va faire un reportage sur vous, vous allez voir ! - écoutez madame, vous croyez qu'on en a pas marre des gens comme vous ? Vous savez combien ça coûte à la société, tout ça ? Le diabète, les problèmes cardio-vasculaires, les cancers de l'estomac et de l'intestin, vous savez combien ça coûte à la sécu ? Les gens ils en ont marre de payer des impôts à cause des gens comme vous, qui mangent n'importe quoi !"

    Le lendemain, une information passa presque inaperçue : rien à la télé, ni dans voici, seuls quelques journaux sur internet la relayèrent. Le gouvernement pour lequel madame Michu avait voté venait d'accorder à l'industrie de l'agro-alimentaire une hausse de la limite légale de colorants, d'arômes artificiels, de sel, de pesticides, de fongicides et d'aluminium dans les produits alimentaires, et une simplification des procédures concernant la production et la distribution d'OGM.


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  • À l’occasion du 70ème anniversaire du Conseil National de la Résistance,

    Appel du Comité Valmy :

    Construire un front républicain, patriotique, anti-impérialiste et de progrès social !

    Alors que tout semblait perdu, que l’ennemi victorieux occupait le territoire national et qu’il mettait en place son appareil d’asservissement et de contrainte, des partisans se sont levés pour combattre la tyrannie. Éparpillés sur tout le territoire et de sensibilités politiques différentes, ils ont su se rassembler pour résister, mais aussi pour penser la fin de la guerre en concevant, au sein du Conseil National de la Résistance (CNR), un programme de gouvernement apte à assurer des Jours heureux pour eux-mêmes et pour leur descendance.

    L’esprit de résistance et de rassemblement, les principes du programme du CNR et l’expérience de la Libération, inspirent la vision et la démarche du Comité Valmy créé, il y a plus de 20 ans, dans le contexte du combat contre la ratification du désastreux traité de Maastricht.

    À l’occasion du 70ème anniversaire de la création du CNR, le Comité Valmy tient à rappeler la nécessité d’un renouveau de la résistance et du rassemblement dans le contexte actuel. Aujourd’hui la capitulation, le renoncement national et la vassalisation de la France officielle ne se traduisent pas, comme cela fut le cas le 23 juin 1940 par un défilé nazi sur les Champs Elysées. Mais, l’absence de conflit armé et d’occupation militaire du sol national, ne saurait masquer la tyrannie que l’Allemagne continue d’exercer, en fonction de ses intérêts impérialistes propres, et en tant que relais régional, avec Londres, de l’oligarchie financière mondialisée qui impose l’impérialisme des États-Unis sur la France et l’Europe.

    Dès l’après-guerre, cette oligarchie similaire à celle qui contrôlait les pétainistes, a progressivement repris les rênes du pouvoir économique, médiatique et politique pour prendre sa revanche et détruire tout l’héritage du CNR et de la Libération. De plus, cette destruction va bien au-delà de cet héritage. Elle touche l’ensemble du pacte républicain et national, élaboré à travers des siècles de luttes internes et externes, mais aussi de sacrifices, de travail, de réflexion et de compromis historiques. Dans ce contexte, le Comité Valmy veut réaliser l’Union du peuple de France autour d’une alternative politique, économique et sociale crédible, dans le cadre d’une nation républicaine où la souveraineté populaire sera rétablie.

    Les attaques de la « nouvelle » guerre sont multiples

    1) Destruction du droit social, des outils de solidarité, mise en précarité de la plupart des classes sociales du pays ;
    2) Abandon, destruction ou vente de pans entiers de notre appareil de production au profit d’une infime minorité de groupes financiers, de citoyens ou de personnes étrangères ;
    3) Braderie méthodique du patrimoine national ; 4) Privatisation massives et destructions de biens patrimoniaux, immobiliers, intellectuels, industriels de l’Etat, asservissement de l’Etat aux puissances de l’argent ;
    5) Abandon de notre langue, de notre outil de défense, de notre souveraineté monétaire, économique, politique, académique, diplomatique...

    Dans un climat délétère de délitement de la démocratie

    Ce renoncement national et la régression sociale qu’il induit, s’effectuent dans un climat délétère de scandales et de corruption accompagnés de « réformes éthiques, » de « mesures déontologiques », qui tentent de cacher le développement de la crise politique et morale accompagnant le désarroi et l’extension de la misère et du désespoir. Ceci se fait au nom de la modernité, de la mondialisation, et surtout de l’Europe, déjà évoquée en son temps et mise en œuvre par le troisième Reich. Le suffrage universel et la souveraineté populaire sont bafoués, les mesures les plus graves sont prises par ordonnances ou en « procédures accélérée » au Parlement. La Constitution, autrefois républicaine, est triturée en permanence pour s’adapter aux directives de Bruxelles supérieures à tous les « textes de la République ».

    Encouragé par des « élites » complices

    Les « élites » financières et politiques formatées au néo-libéralisme 1) ainsi que celles académiques, médiatiques, think tank (laboratoires d’idées à l’américaine), partis et syndicats, collaborent largement pour accompagner le processus.

    L’étranger, US, allemand, du Golfe Persique ou autres, intervient en permanence, ouvertement et sans vergogne (Young Leaders, ingérence permanente de l’Allemagne pour imposer une Europe supranationale des Régions, Qatar au PSG et dans les banlieues,)… dans nos affaires intérieures, excitant les haines, rouvrant les plaies, mettant en cause, au moyen de ses relais culturels, intellectuels ou médiatiques, le peuple français lui-même (raciste, xénophobe, arriéré, égalitariste, athée, etc.).

    Des dommages « collatéraux » meurtriers

    Majoritairement, nos compatriotes, venant de toutes les catégories sociales hors l’oligarchie et cette élite volontairement collaboratrice, sont déjà directement touchés par ces mesures et cette politique :

    1) Des millions de nos concitoyens sont déjà totalement exclus des emplois dignes et légaux et vivent de solidarité, de charité ou de trafics ;
    2) D’autres millions de Français subsistent dans un monde du travail fait de précarité, de harcèlement, où « évaluation », « compétition » et « gestion moderne des ressources humaines » installent un climat de peur et atomisent les travailleurs ;
    3) Des millions de cadres, de techniciens, d’ouvriers qualifiés, d’ingénieurs, de médecins, de professeurs et de fonctionnaires publics, sont écartelés entre leur conscience professionnelle et citoyenne et des « contrats d’objectifs » néo-libéraux ayant pour finalité souvent affichée de détruire le pays (et ses outils de production, d’échange, de santé, de défense, d’administration, etc.) et d’augmenter toujours plus les dividendes ;
    4) Des millions d’artisans, de paysans, d’entrepreneurs petits et moyens, sont confrontés aux pressions des banques, d’un Etat normalisateur au service de ces dernières, et à une concurrence forcenée et organisée de l’étranger par cette oligarchie et cette « élite » volontairement soumise qui n’a plus aucun intérêt réel avec le peuple de France.

    Comme en 1940, ajuster les structures de la France à la domination et à la prédation

    Face à une situation qui se dégrade, les prescriptions de « réforme structurelles », de « plus d’Europe » et « moins d’Etat, de service publics, d’industrie, de droits des travailleurs, d’indépendance nationale, de souveraineté populaire ou d’instruction publique », s’apparentent aux remèdes et aux saignées des médecins de Molière.
    Les effets à court et à moyens termes de cette politique sont effrayants : 1) Transformation de la société française en société « bipolaire », l’oligarchie et l’ « élite » mondialisée d’un côté, la masse des travailleurs précarisés oscillant entre l’enfer du travail sous pression permanente et le chômage de masse et de longue durée.
    2) Destruction du pays en tant que tel, explosion en régions dont un certain nombre sont censées former des entités « transfrontalières » avec les régions frontalières des Etats voisins (Alsace, Catalogne, Savoie, Pays Basque, Flandres, Nice), et dont d’autres ont pour objectif l’indépendance, bantoustans devant permettre leur totale prise en main par les multinationales, l’oligarchie, voire la mafia (Bretagne, avec le Club de Locarn, Corse).
    La disparition du français comme langue administrative, scientifique, industrielle, culturelle au profit de l’anglais (Europe et mondialisation obligent) et des langues régionales (respect de l’ »identité » oblige) est un des ingrédients du programme ;
    3) Tensions intérieures et extérieures débouchant sur des conflits hyper violents, accompagnées du développement du grand marché de la « sécurité » (prisons, gardes, armements, privés) et de son corollaire, la violence institutionnelle et privée.
    Une telle situation ressemblera alors totalement à celle qui fut mise en place par la défaite, l’occupation nazie et la collaboration vichyste. Elle sera peut-être pire.

    La situation actuelle n’est pas la réplique parfaite de 1940

    Mais il faut aussi souligner des différences importantes par rapport à cette époque :
    1) En premier lieu la technologie dont dispose l’être humain est mille fois plus puissante, en maints domaines, que celle d’il y a près d’un siècle : maîtrise de l’atome, systèmes de traitement, de stockage et de transfert d’informations, conquête de l’espace, nouveaux matériaux, systèmes biologiques et médicaux...
    2) Les menaces sont à la hauteur de ces technologies : menaces écologiques, militaires, sur l’intimité et la vie privée, sur le contrôle social et la manipulation des peuples, sur les ressources minières et énergétiques.
    3) Les rapports entre les hommes, à l’intérieur de la société, et entre les sociétés différentes, ont changé. Ces technologies, ces menaces, ont amené une réécriture des solidarités, des tensions, des liens et des échanges. L’information circule de façon différente, les structures sociales ancestrales (religions, familles, féodalités...) sont confrontées à de nouvelles structures, de nouveaux modes de pensée. L’instruction publique, l’éducation nationale traditionnelle sont remises en cause.
    Des classes sociales disparaissent, en tant que « problème politique » : la masse des petits commerçants, décrite par Marx, a presque disparu en conséquence de la concurrence des hypermarchés et des grandes chaînes de distribution, elles-mêmes menacées à terme par les mastodontes de la vente sur Internet.
    Ces tensions nationales et internationales s’accompagnent de guerre, de mesures dictatoriales : Patriot Act aux USA, lois d’urgence et antiterroristes en Europe, censure et généralisation du politiquement correct dans les médias, voire dans les conversations privées...

    Face à cette situation, deux questions fusent immédiatement :

    1) Pouvons-nous nous en sortir ?
    2) Que faire ?

    Ces deux questions sont intimement liées. La possibilité de répondre à la seconde, de manière progressiste, nationale et républicaine, philosophique, humaine, démocratique et anti-impérialiste, - donc de manière intrinsèquement française - permet une réponse positive à la première, car " Vingt siècles d’histoire sont là pour attester qu’on a toujours raison d’avoir foi en la France. " [1]

    Les propositions

    La situation actuelle est donc différente de ce qu’elle était sous l’occupation nazie. L’esprit de la Résistance, les principes et l’exemple du CNR, nous indiquent néanmoins, le chemin et des propositions incontournables pour reconstruire l’espoir :

    1) Réaffirmer les principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité. Le rejet de la monnaie unique et de la tyrannie de l’Euro dictature permettra le rétablissement de la souveraineté populaire et ouvrira le chemin au développement des libertés démocratiques.
    Concevoir déjà, au sein même de la résistance pluraliste les procédures et des institutions associant tout le peuple aux décisions ;

    2) Promouvoir l’égalité des citoyens, en particulier des droits imprescriptibles, droits non seulement virtuels, juridiques, mais aussi réels, à la santé, au travail, au logement, à l’instruction, aux fruits de son travail, ces droits permettant l’exercice effectif des droits, mais aussi d’assurer la construction d’une nation stable, respectée, productrice de richesse et non prédatrice. C’est aussi une nécessité de fraternité pour éviter les poches (ou les océans) de misère, d’obscurantisme et d’insécurité qui déshonorent une société ;

    3) Etablir un réel contrôle public, démocratique et national de l’appareil de production et d’échange par la nationalisation des secteurs stratégiques et monopolistiques, en particulier de défense, de télécommunication, de distribution, médiatique, énergétique, de santé, de recherche, minier, la marine marchande, l’aviation civile, le contrôle aérien (rejet du "ciel unique européen") …
    L’appropriation sociale et nationale sous maîtrise populaire, de ces secteurs sera étendue au secteur bancaire et à celui des assurances ;
    Car seul un tel contrôle peut permettre de définir et de planifier démocratiquement la ré industrialisation de la France, les grandes lignes de production, correspondant aux besoins du peuple et de la nation, respectueuses de la vie et de l’environnement, et la mise à l’abri de nouvelles possibilités de privatisation de ces secteurs représentant la base économique de la souveraineté ;

    4) Mettre en œuvre une politique étrangère et de défense rejetant toute vassalisation de la France, toute hégémonie germano-américaine ou autre. L’indépendance nationale sera couplée avec la politique de production et d’échanges, anti-impérialiste, de respect et de solidarité et de coopération avec les autres peuples.
    Ceci implique d’une part de sortir de toutes les organisations mettant en place cet impérialisme, militaire, économique, financier (OTAN, Union Européenne, FMI, OMC, BM...) et d’autre part de recouvrer la pleine souveraineté militaire, monétaire, économique et financière, en particulier par la construction d’un outil de défense indépendant et adapté à cette politique extérieure, pacifique et indépendante des alliances dans son armement et sa stratégie (armée, marine, aviation, force de dissuasion, rétablissement de la conscription, arsenaux publics et indépendants) ;

    5) Libérer la Presse des puissances de l’argent, des idéologies véhiculées par les hégémonies impérialistes. Pluralisme et indépendance à l’égard de l’Etat.

    6) Instauration d’un Ministère de la culture populaire et de la formation permanente comme le proposait dans sa circulaire le 13 novembre 1944, Jean Guéhenno, chargé de mission aux mouvements de jeunesse et à la culture populaire.

    Avec le Comité Valmy

    Le Comité Valmy propose depuis deux décennies, la construction d’une alternative politique crédible, celle d’un rassemblement républicain, patriotique, progressiste et anti-impérialiste. Cette démarche politique s’inspire de l’exemple de la Résistance, du CNR et se réfère à Jean Moulin.
    La constitution de l’Arc Républicain de Progrès en juin 2008, a également appelé à l’actualisation du programme du Conseil National de la Résistance. Collectivement, notre comité a élaboré des propositions qui se fondent sur la logique et les principes de ce programme du CNR qui sont manifestement d’une grande modernité. Ce document de réflexion et de travail se trouve sur notre site Internet. 1)

    La Résistance à l’oppression extérieure et à la tyrannie intérieure, le refus de la participation de notre pays à de nouvelles guerres coloniales et la construction d’une société républicaine et de progrès social, supposent le retour à l’indépendance nationale et le rétablissement de la souveraineté populaire.

    Cette démarche patriotique en élaboration vise une dynamique conduisant à l’organisation d’un rassemblement populaire, déjà potentiellement majoritaire autour de l’arc républicain, de l’ensemble des forces populaires anti-oligarchiques.

    Pour un rassemblement pluraliste « Résistant »

    Notre expérience pluraliste indique particulièrement que les patriotes gaullistes authentiques, les socialistes véritables 2) et les communistes qui, tout en étant internationalistes, savent que la question nationale et la question sociale sont liées, sont appelés dans cette démarche historique, à reconstruire leur alliance de la Résistance, pour un nouveau compromis historique de progrès.

    L’objectif de rétablir la souveraineté nationale n’est pas le signe d’un nationalisme dangereux pour les autres peuples, européens en particulier. Bien au contraire, elle est un exemple soulignant qu’un autre monde de coopération internationale est possible que celui intrinsèquement pervers que mettent en place les oligopoles et les banques, sous des vocables trompeurs du type « nouvelle gouvernance mondiale » et « communauté internationale ».

    La France souveraine rétablie militera pour un monde multipolaire. Elle mènera une politique résolue d’alliances et de coopérations mutuellement profitables entre Etats dans une Europe considérée de l’Atlantique à l’Oural et intégrant l’arc méditerranéen. Notre pays rétablira des liens amicaux avec la Russie. La coopération avec les pays de la Francophonie sera naturellement privilégiée mais dépourvue de toute velléité hégémonique ou néo coloniale. La France pourra se rapprocher des pays du BRICS et de l’ALBA et établir des relations stratégiques avec l’Organisation de Coopération de Shanghai.

    Dans le Manifeste du parti communiste Marx et Engels affirmaient déjà que « le prolétariat doit s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation »… De nos jours le capitalisme financier qui n’a pas de patrie, entend détruire les nations qui sont devenues, dans le monde entier, les centres principaux de la lutte des classes qui a repris, comme pendant la deuxième guerre mondiale, un caractère national.
    Dans une France qui de nos jours se tiers-mondialise, le peuple de France tend à se prolétariser tandis que se développe un vaste lumpenprolériat 4). Le peuple est devenu la composante essentielle de la nation. Il est devenu le peuple nation et doit définir un chemin pour conquérir l’appareil d’Etat dans un processus impliquant son contrôle démocratique à chaque étape. Le Comité Valmy estime que ce chemin passe par l’élaboration d’un nouveau compromis historique dans l’esprit de celui qui fut rendu possible après la seconde guerre mondiale grâce à l’application du programme du Conseil National de la Résistance, permis par le rapport des forces créé par la Résistance.

    Cette stratégie de rassemblement anti oligarchique est susceptible de rassembler la grande majorité du peuple de France pour une période historique suffisamment importante pour permettre de rétablir la France mise à mal et déstructurée, depuis des décennies, par la politique délétère des partisans de l’Europe supranationale de droite comme de gauche, alternant au pouvoir pour appliquer leur programme commun maastrichtien.

    Réaliser l’union du peuple de France

    La nation républicaine réaffirmée, son indépendance et la souveraineté populaire rétablies, la démocratie transformée en coquille vide par la trahison européiste sera à nouveau possible et pourra être un objectif de développement permanent.
    A l’intérieur cette perspective de rassemblement patriotique, républicain et anti oligarchique ne signifie pas que tous les conflits, les contradictions internes, les confrontations d’idées et de culture, seront éliminées, disparues ou détruites, mais que le forum et les procédures de règlement et de confrontation seront intérieurs et généralement non antagonistes, dans le cadre de la nation souveraine, à l’abri des forces de l’argent et des puissance étrangères, des forces qui ont toujours été hostiles à toute véritable vision républicaine et progressiste.

    En ce 70ème anniversaire, le programme du CNR apparaît comme un repère qui indique le chemin à emprunter : celui de l’union du peuple de France.

    Comité Valmy , Paris le 18 juin 2013

    Notes :

    1) Sortant des mêmes grandes écoles et formées au renoncement national et reniant leur mission au service de la France et de son peuple et de « l’exception française ».

    2) Voir : Les Propositions du Comité Valmy

    3) Pour Marx et Engels les mots communiste et socialistes sont synonymes.

    4) Lumpenprolériat : « prolétariat en haillons ». Sous prolétariat sans conscience politique, pouvant alimenter la pègre ou être utilisé par les démagogues et les extrémismes notamment fascistes. Aujourd’hui, la théorie néo-libérale veut qu’il n’y ait plus de classes sociales mais la « Multitude » et des sphères communautaires pauvres, ethnicisées, de jeunes au chômage, de vieux, de retraités, etc…, qui elles sont sans conscience de classe. Marx et Engels en inventant le mot lumpenprolétariat étaient bien en avance !

    Pour rejoindre le Comité Valmy :

    MANIFESTE REPUBLICAIN Pour l’union du peuple de France

    Mis en ligne le 18 juin 2013


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  • L’ex vice-président du Conseil des ministres syrien pour les Affaires économiques, M. Abdallah al-Dardari, se prépare à rejouer un rôle politique de premier plan dans « la Syrie de l’après-guerre ».

    M. Al-Dardari a tourné la page du soutien tacite aux groupes armés, et s’est porté volontaire pour coordonner un projet de financement [de plus de vingt milliards de dollars] pour la reconstruction de la Syrie après la guerre ; projet présenté comme le « Plan Marshall pour la Syrie » en référence au plan, du même nom, ayant aidé à la reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale [1].

    C’est en tant que fonctionnaire international [2] que M. Al-Dardari a rencontré le président Bachar al-Assad ; lequel, d’après des témoignages de personnalités jordaniennes, n’aurait prêté aucune attention particulière à l’idée même du projet et l’aurait carrément rejetée lorsqu’il a été directement interrogé sur ce sujet. Des sources de presse ont rapporté que la réplique de certains milieux diplomatiques occidentaux a consisté à déclarer que « M. Al-Assad n’avait pas de droit de veto sur un gouvernement dirigé par M. Al-Dardari, dans le cadre d’un règlement interne ! ».

    L’important ici, n’est pas la personne de M. Al-Dardari. L’important est le projet qu’il annonce et qui commence à prendre forme dans les milieux occidentaux des affaires et des finances, milieux probablement en étroite collusion avec leurs homologues arabes et syriens.

    Un projet ou « plan B » concocté suite à l’inéluctable défaite politique et militaire du plan précédent [3] destiné à renverser le gouvernement syrien. Sa mise en application ne fait que commencer et son schéma directeur se résume à profiter de l’épuisement infligé au gouvernement syrien en exploitant son nécessaire besoin de réconciliation interne et de reconstruction accélérée ; ce qui permettrait aussi bien à l’Occident qu’aux États du Golfe et à la Turquie de « renverser économiquement la Syrie » ! Un renversement censé aboutir à la maîtrise de ses ressources et richesses par l’imposition d’un « système néolibéral » sur tout son territoire et dans tous les domaines : privatisations à grande échelle, libéralisation du marché et de la circulation des capitaux, concentration des investissements étrangers dans les secteurs les plus rentables tels ceux de l’infrastructure, de l’immobilier, du tourisme et de la finance.

    Les conséquences notoirement connues d’une telle approche sont l’endettement, les déficits budgétaires, la destruction des institutions industrielles et artisanales, le démantèlement de la production rurale et, par conséquent, la transformation de la Syrie d’un État national en plein développement en un « État comprador » ayant perdu son indépendance économique relative, avec tout ce que cela implique comme totale soumission aux forces du néolibéralisme et tout ce que cela engendre comme réseaux de corruption qui vont avec ! Dès lors, sa dépendance économique saperait nécessairement son indépendance politique. Et c’est tout naturellement qu’une telle dynamique, nourrie par le capitalisme mondial et ses acolytes des pays du Golfe, mènerait vers « la désintégration » des constantes politiques syriennes ; celles du financement et de l’équipement de son armée nationale, de sa résistance politique et militaire à l’occupation du Golan, de son soutien à la résistance libanaise et palestinienne… Bref, la politique syrienne se désintègrerait d’elle-même !

    Finalement, c’est par le biais économique que le plan Marshall devrait imposer à Damas ce qu’il n’a pu lui imposer par la force des armes et des sanctions. Il a cependant le mérite de souligner le seul point positif de cette approche de « la Syrie d’après la guerre », celui de reconnaître tacitement que l’option guerrière est caduque et qu’il est désormais inévitable de traiter avec le gouvernement du Président Bachar al-Assad… en usant de tentations séductrices !

    Ici, j’appelle les dirigeants syriens à se rappeler ce qui suit :

    Tout d’abord, l’application partielle des politiques de privatisation et d’ouverture économique vers l’Occident, les États du Golfe et la Turquie – dont M. Al-Dardari fut le principal artisan lorsque, de par ses fonctions, il exerçait son contrôle sur les orientations et décisions économiques de la Syrie d’après 2005 – a été la principale raison ayant privé le gouvernement syrien de sa base sociale traditionnelle. Les paysans, artisans et ouvriers ont durement souffert du « choc néolibéral » au cours de la deuxième moitié de la dernière décennie. C’est en effet à partir de 2005 que sont apparues les pires manifestations de la pauvreté, du chômage et de la marginalisation. C’est sur cette frange de la société syrienne que se sont appuyées les forces réactionnaires hostiles à la Syrie. C’est à partir de celles-là qu’ils ont recruté les combattants ayant rejoint les groupes terroristes, après l’endoctrinement sectaire de milliers d’entre eux. Par conséquent, que pouvons-nous attendre si une politique néolibérale était appliquée pleinement et sans conditions ?

    Deuxièmement, les forces qui ont versé leur sang et ont défendu la République arabe syrienne et son gouvernement légitime sont principalement :

    1. Les officiers et soldats de l’armée arabe syrienne issus des classes laborieuses.

    2. Les groupes de jeunes patriotes progressistes.

    3. Les militants des courants gauchistes et nationalistes qui espéraient que la guerre, bien que douloureuse, puisse justement ramener la trajectoire socio-économique syrienne vers le développement national et la démocratie sociale.

    4. Les forces de la bourgeoisie patriote et les industriels syriens qui ont suffisamment pâti de l’ouverture vers la Turquie.

    Ce sont là les quatre forces qui seront les plus touchées si la Syrie était acculée à devenir un « État comprador » menant inéluctablement à la réduction des dépenses militaires, à l’aggravation du chômage pour les classes populaires et moyennes, à la dégradation de la qualité de vie des jeunes de la classe moyenne, à la destruction des projets industriels… Le gouvernement syrien ne peut donc céder à une telle tentation, au risque de se retrouver devant un consensus national déjà prêt à s’y opposer.

    La Syrie d’après la guerre, ne sera que pour ceux qui se sont battus pour sa défense ; pour ses jeunes, ses travailleurs et ses paysans ; pour ses industriels patriotes qui n’ont pas dévié de la ligne de l’indépendance, du développement et de la résistance. C’est ce que nous aimerions entendre, mais cette fois-ci « en public », de son Président !

    Nahed Hattar

     

    (quand on se souvient des véritales motifs de la curée qui a été lancée il y a vingt ans contre la Yougoslavie, seul ancien "pays de l'Est" à ne pas avoir jeté son régime socialiste par-dessus les moulins, et qui ne s'était pas "ouvert" aux appetits de la finance internationale ! et on sait ce qui est arrivé aux serbes; les chacals ont les dents longues, et acérées) 



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